mercredi 9 novembre 2011

Le catalogue nouveau est arrivé !


On n'y croyait plus et pourtant il est là !

Souvent mis à l'ordre du jour et plus souvent encore repoussé aux calendes grecques, nous avons la joie de vous présenter notre nouveau catalogue, le premier depuis près de cinq ans.

Vous pouvez accéder à celui-ci en cliquant sur la couverture ou ICI.

Vous y découvrirez une sélection d'ouvrages du XVIIIème au XXème siècle dans les domaines de la littérature (Céline, Huysmans, Goncourt, Hugo...), des illustrés (Méheut, Sieffert, Marty, Bofa, Le Riche, Haffner...) mais aussi des sciences et techniques avec notamment quatre volumes de planches de l'édition originale de l'Encyclopédie de Diderot et D'Alembert ou l'édition originale des Cours de Chimie de Gay-Lussac.

Une version "papier" est disponible, n'hésitez pas à nous la demander. 

mercredi 21 septembre 2011

Monsieur de Phocas a vécu, Jean Lorrain est mort...

  
  Monsieur de Phocas a vécu, Jean Lorrain est mort...
  Perte égale et double pour les lettres et les arts dont il fut le magnifique amant. Littérateur érudit, styliste originale, observateur subtil, il avait le don de l'image et la notion des couleurs. Jean Lorrain eut sa manière, mieux, il l'imposa. Ceux qui en méconnurent l'esprit en estimait la valeur ; il n'est pas donné à tous d'en savourer le charme. Charme dangereux comme celui qui émane de certains regards de femmes, comme le parfum troublant qui s'exhale de certaines corolles de fleurs. Il ne faut point respirer trop celles-ci, il est prudent de se soustraire à l'influence de celles-là. Mais pour qui est avide de connaitre, de savoir, de sentir, il n'est de poison nulle part ou bien il en est partout. Tout dépend du lecteur et de sa mentalité particulière. Aux poètes de détourner nos regards de la réalité, pour nous montrer le Rêve, aux poètes les doux mensonges et les pieuses erreurs... Jean Lorrain a étudier le Vice sous tous ses aspects, avec la patiente investigation du médecin recherchant les causes du mal qui fera l'objet de sa thèse. Il s'est intéressé aux cas pathologiques les plus exceptionnels sans jamais formuler d'ordonnances, sans jamais prescrire de remèdes.  Pourquoi ? Parce que dans la plupart des cas il traitait des incurables. Le Vice errant, comme les Crime des riches, ont été merveilleusement définis par ce maître analyste des âmes inquiètes et des esprits troublés. Le diagnostique établi, sa mission était terminée. Qu'eût-il pu tenté pour d'impossibles guérisons.  M. de Phocas lui-même ne voulait pas guérir.
  Le nouveau livre, livre posthume Le Tréteau, que publie l'éditeur Jean Bosc aura le succès réservé à tous les ouvrages de Lorrain. Il y est question de mœurs théâtrales et le théâtre passionne surtout ceux qui n'en font pas ou se demandent ce qui se passe dans les coulisses. 
  Le poète qui magnifia les splendeurs de l’Âme antique est désormais inaccessible et sourd aux vaines comédies de l’Âme moderne mais si notre souffle chuchoteur frole, non sans tristesse, la couche funèbre où enfin repose son esprit si tourmenté par la vie, notre mémoire plus silencieuse garde le souvenir ému de celui que rien ne saurait plus émouvoir...

Emile d'Arnaville
La Revue Illustrée, 20 novembre 1906

Première véritable biographie de Lorrain actuellement en vente à la librairie

vendredi 2 septembre 2011

Charles Meunier, relieur et éditeur

 

Reliure de Meunier, cuir incisé, pyrogravé et mosaïqué sur le premier plat
Léopold Carteret, nous présente le relieur-éditeur Charles Meunier (1866-1948) :


« Charles Meunier a été un fervent de la reliure moderne. Il a débuté comme apprenti doreur chez Gustave Bénard, le restaurateur de vieux livres, puis, il entra chez deux excellents doreurs, Domont et Maillard ; enfin chez Marius Michel pour peu de temps. Aussitôt établi, très jeune encore, il a apporté son concours de doreur spécialiste et décorateur aux relieurs comme David père et fils, Pétrus Ruban, Pagnant et Michel Ritter.
Impressionné par l’époque de 1885 à 1900, son but a été de se lancer dans une note moderne : décors et cuirs incisés qu’il a exécuté en grand nombre, cherchant sa voie et exposant chaque année au salon du Champ de Mars ; la fréquentation des artistes de ce temps le dirigea vers l’édition d’art à tendance moderne. […] »



Il offre sa collaboration et participe à de nombreuses sociétés de bibliophiles : Le Livre d’Art, Les amis du livre moderne, Les femmes bibliophiles, Les bibliophiles de Flandre etc.

Au début des années vingt, il fonde le cercle Grolier dont il est l’unique animateur.
Reliure réalisée pour Grolier sur  le Songe de Poliphile






« Meunier réunit un groupe d’amateurs et fonde sous le nom du célèbre bibliophile de la Renaissance Jean Grolier, grand amateur de reliures, une société qui publia les ouvrages suivants :
Baudelaire, Les fleurs du mal avec 50 eaux-fortes originales de Lobel-Riche, 1923
Dorgelès, Les croix de bois et Boulle de gui, illustrations et eaux-fortes de Charles Fouqueray,1925





Louys, Aphrodite, illustrations en couleurs de Paul Gervais, 1932
Poe, Histoires extraordinaires, 52 illustrations de Charles Fouqueray gravées avec la collaboration de Maccard, 1934 . »


Le trésor du bibliophile, livres illustrés moderne, T.II p. 16 et T.III p.159

mercredi 31 août 2011

A table avec Charles Monselet (recette pour Noëmie !)

Charles Monselet par  Etienne Carjat

"Un jour Monselet s'aperçut que son ventre prenait une rotondité sérieuse. A l'entendre, le hasard seul, et non l'intempérance, a produit cet excès d'obésité.
Je suis trop poli pour le contredire.
Néanmoins il y aurait quelques arguments à l'appui de l'opinion contraire.
D'abord on pourrait invoquer le fameux axiome : « Le style c'est l'homme. » Un auteur dont vous lisez un livre, y trahit presque toujours ses goûts et ses tendances. Qu'est-ce que la Cuisinière poétique, publiée chez Hetzel ? Qu'est-ce que L’Almanach des gourmands, devenu double et devenu triple par des récidives inexplicables ?"
Eugène de Mirecourt, Charles Monselet, Librairie des contemporains

Puchero espagnol

  Décidément, j’accuse les savants de s’être trompés : c’est bien sûr pour cet été un jour quelconque, à une heure encore inconnue, que doit paraître la comète, car la chaleur insolite qui subito est arrivée, justifie assez ces prévisions. Or, donc, s’il faut passer de vie à trépas, en forme de rôti au soleil, tâchons d’être un rôti gras, dodu, afin d’être mangé par quelque divinité de l’autre monde, ce qui me semblerait moins désagréable que d’être avalé par quelques roturiers de l’empire de Satan.
  Mais, à propos de quoi, je vous demande, vais-je vous parler de science, de ciel et d’enfer ? Ma foi, à propos d’un pot-au-feu, oui ! D’un vrai pot-au-feu, et j’entre en matière.
Il y a six ans, j’étais à Madrid en plein été, et, dans cette belle Espagne, on jouit pendant trois mois d’une température de quarante degrés dans les appartements ; jugez de ce qu’est le soleil en pleine rue.
  La cuisinière espagnole, chaque jour, invariablement, me servait un puchero, mets national, fort bon, et surtout fort restaurant ; quand je l’avais avalé, c’est le mot, j’éprouvais, au bout d’un moment, un sentiment de bien être, une sensation interne de rafraîchissement ; je viens donc vous communiquer la recette du puchero.
  Choisissez une bonne marmite en terre bien vernie (ayant déjà servi) ; placez la dans les cendres, enterrée au deux tiers.
  Faites bouillir quatre litres d’eau à petit feu.
  Commencez par mettre deux livres de bœuf, écumez le pendant une heure.
  Puis ajoutez une bonne poignée de garbonzos (pois chiches, pois sésés) ; il faut avoir soin de les mettre tremper dès la veille dans de l’eau pure afin qu’ils se gonflent bien.
  Deux heures après, ajoutez encore une demie livre de petit salé, une garniture de carottes, un poireau, un bouquet de persil et cerfeuil, et une gousse d’ail.
  Puis enfin, trois quarts d’heure avant de servir, mettez une tranche de jambon de trois quarts, un morceau de courge jaune comme de l’or, qui, en cuisant, devient transparente comme de l’ambre.
  Poivrez bien le tout. Préparez un assez grand nombre de fines rôties sur lesquelles vous versez le bouillon au travers d’une passette ; laissez le pain se gonfler cinq minutes.
Sur un plat creux, arrangez avec symétrie vos légumes, placez le bœuf dans le fond, puis le petit salé, et le jambon avec une couronne de courge.
  Mangez ce pêle-mêle (puchero) avec sécurité et arrosez-le avec du bon vin.
  Ceux qui auraient de la difficulté à se procurer des garbanzos, peuvent les remplacer par des pos frais ou secs, suivant la saison. Y vamos á comerlo



lundi 29 août 2011

Quelque part entre Ionesco et...Jarry

Je suis à peu près certain qu'aucun libraire ne me contredira : ce métier suscite des rencontres formidables. Celle que je fis ce matin me laissa pour le moins...dubitatif :  
Un personnage s'avance dans l'encadrement de la porte laissée ouverte par cette belle et douce matinée :
- C'est vous qui achetez les livres qui sont anciens ?
-Oui, tout à fait Monsieur.
-Parce que j'ai un vélo à vendre, ça vous intéresse ?
-Pardon ?
-Un vélo...et y roule encore bien !
-Non, ça ne va pas m’intéresser... 
Déçu, le personnage me demande alors :
-C'est bien par là, la gare ?
Fort civilement je lui fais signe que non, la gare se trouvant à l'exact opposé de la direction qu'il m'indique d'un mouvement de la main. Il insiste :
-Mais vous savez...? la gare.
Les gestes joints à la parole ne suffiront pas à le dissuader de prendre du coté droit alors qu'il fallait suivre la gauche pour se rendre à la gare, à l'est de Nantes. 
Définitivement, mon personnage était à l'ouest.
 

vendredi 26 août 2011

Ce cher Catulle...

F. Rops Frontispice au Roman d'une nuit de C. Mendès, 1883

Notice bibliographique par Catulle Mendès en 1908
Cette comédie parodique, brutale et fantasque, espèce de petit mélodrame bouffe, n'a pas été écrite pour le théâtre et n'a jamais été représentée. Elle fût imprimée en 1861 dans la Revue Fantaisiste. Les lecteurs qui seraient curieux de détails anecdotiques plus nombreux jetteront les yeux sur la lettre ci-contre, publiée et qui précéda l'édition, à Bruxelles du Roman d'une nuit, en un petit livre devenu très rare.


"Mademoiselle et cher éditeur,
Vous voulez publier le Roman d'une nuit dans un de ces petits livres exquis, chers aux bibliophiles, et que les eaux-fortes de Rops rendent si précieux ?
J'y consent volontiers.
Oui, il me plaît qu'elle soit réimprimée, cette épouvantable comédie qui m'a valus jadis - oh! comme il y a longtemps, longtemps ! - les rigueurs de la justice et grâce à laquelle - à l'âge ingénu où il est si doux d'aller voir se déshabiller sous les branches les hamadryades de Meudon - j'ai passé un mois dans la morne prison de Sainte-Pélagie sous la surveillance hargneuse d'un guichetier appelé Vert-de-gris, en compagnie de cochers maraudeurs, de marchands de vin qui avaient mis de l'eau dans leur lait, de marchands de lait qui avaient mis de l'eau dans leur vin, et de jeunes voleurs de souliers."

C. Mendès par Léal de Camara pour L'assiette au beurre

[...]
"Or, vers ce même temps - c'est du plus loin qu'on se souvienne - un autre jeune homme appelé Catulle Mendès, tout frais arrivé de sa province et que n'avaient pas fait connaître les quelques vers publiés ça et là, venait de fondé une revue littéraire : La Revue Fantaisiste. Albert Glatigny s'avisa de l'aller voir et de lui apporter Les vigne folles. Une dédicace au crayon disait :

Voici les vers que dans mes courses
J'ai fait au hasard des chemins
 Ainsi que l'on boit l'eau des sources
dans le creux brûlant de sa main.

Le jeune homme de province lu le livre et fut émerveillé.
-Vous êtes un poète ! dit-il le landemain quand il revit Glatigny.
Celui-ci répliqua :
-Vous en êtes un autre !"

Extraits de la préface de "Le roman d'une nuit" de Catulle Mendès, H. Doucé Editeur, 1883 actuellement en vente à la librairie Lis Tes Ratures. 
Vous pouvez également y trouver ce texte dans le volume de Théâtre en vers des œuvres complètes de Catulle Mendès.







lundi 22 août 2011

22 Août 1862 : Claude Debussy

Le 22 Août 1862, naissait Claude Debussy à Saint-Germain-en-Laye. 

Musicien très littéraire, il compose ses premières œuvres sur des textes d'Alfred de Musset (Madrid, Ballade à la lune). Viendront  ensuite, Gautier, Banville, Leconte de Lisle et Baudelaire dont il transpose les poèmes en suaves mélopées. The Blessed Damozel du Préraphaélite Dante Gabriel Rossetti lui inspire La Demoiselle Elue en 1888.

En 1893, il compose Pélléas et Mélisande d'après le chef-d’œuvre de Maurice Maeterlinck parue en 1892. La création de l'opéra devra attendre 1902.

Nous vous proposons ici un extrait de l'opéra sous la direction de Pierre Boulez. On appréciera la robe toute "Burne-jonesque" de Mélisande.



La librairie propose actuellement à la vente la très rare édition originale en grand papier de la pièce mythique du Symbolisme Belge.

samedi 20 août 2011

Georges Rochegrosse, peintre d'Histoire et d'histoires

G.Rochegrosse en 1906

Georges-Antoine Rochegrosse (Versailles, 1859-El Biar (Algérie) 1938)

« Quant à ses illustrations elles sont des chefs-d’œuvre de vérité d’adaptation, de lumière des textes. Coloriste, il l’est autant que n’importe quel peintre, mais il ne veut pas que la couleur soit autre chose que l’harmonie de l’action, à l’inverse de cent autres qui s’en serve pour ne rien exprimer. Les horizons s’adaptent aux états d’âme, et le plein soleil cru, dilatant exprime la violence, tout aussi bien que ses clairs de lune appassionnent en mineur les sentiments exprimés. […]

Atelier de G. Rochegrosse
Cet artiste est un savant, un chercheur, qui ne se contente jamais d’à peu prêt. Il faut qu’il trouve le document, le costume, la couleur locale de l’événement qu’il traite, tel que l’histoire et l’archéologie nous le dévoilent. Il voit également le détail et l’ensemble avec cette précision que l’on trouve si rarement ; il ne laisse peut-être pas assez de place au rêve, mais il fait rêver sur ce qu’il représente en en donnant une vision aussi large que sûre, et par là même, ses œuvres sont un peu théâtrales et musicales à la fois. […]
Et c’est un maître qui est à la fois un poète, un penseur et un érudit.


L’homme est doux, simple et modeste ; il admire avec une naïveté délicieuse les petits ou les grands talents. Il semble si doucement et si délicatement épris de toutes choses belles ou intéressantes qu’en le voyant pour la première fois on serait tenté de se demander comment tant de douceur cache tant de force.[…] »
Gondy de Seinprez in La Revue Illustrée N°14, 5 juillet 1906

Vous pouvez découvrir ou redécouvrir le talent d'ornemaniste-illustrateur de Rochegrosse dans l'admirable édition du Puits de Sainte Claire d'Anatole France donnée par Ferroud en 1925, actuellement en librairie.
Un aperçu biographique de l'artiste vous est proposé ICI.

vendredi 19 août 2011

Princesse de rêves, êtres de l’autre monde


Ill. de Lubin de Beauvais

"Je crois très franchement que votre littérature reste le plus sérieux de mes vices [..]. »
LETTRE DE HUYSMANS A LORRAIN datée de 1901

Princesses d’ivoire et de d’ivresse
Princes de nacre et de caresse
Princesses d’ambre et d’Italie
Masques dans la tapisserie
Contes de givre et de sommeil
….

Un poème inachevé ? Non. Une simple table des matières. Le petit portail ouvragé par un artisan délicat d’un jardin clos, de rêves noirs et de cauchemars enchantés. Le jardin, composé de pièces façonnées et refondues au cours d’années d’errance journalistique prend forme en 1902 sous le titre de « Princesses d’ivoire et d’ivresse ». Jean Lorrain (1855-1902) nous en a laissé la clef. Entrons. 

Dans la parcelle la plus sombre, « les contes de givre et de sommeil », baignée d’une nuit perpétuelle, repose, étincelante et froide, « la princesse sous verre ». Elle avait fait son apparition le premier jour du dernier mois de 1895. Les feuilles mortes volaient alentour, poussée par le pinceau d’André Cahard. La Revue Illustrée l’accueillait en son sein. Quelques mois plus tard, en 1896, l’éditeur Taillandier en faisait une plaquette autonome, tirée à 170 exemplaires, Cahard en restant l’ornemaniste.

Ill. d'André Cahard, 1895
« C’était une délicate et belle petite princesse aux membres menus et jolis comme ceux d’une figurine de cire ; sa peau transparente était si tendre qu’on l’eût dit animée par une flamme de cierge, une flamme vacillante, éteinte au moindre vent et, sous ses épais bandeaux du marron luisant des châtaignes, elle dégageait, la petite princesse, une si prenante et si froide impression de blancheur, qu’à son nom de Bertrade, on avait ajouté le surnom de « la pâle »[…] »

Tels les imagiers du moyen-âge, Cahard laisse une œuvre, un nom, et une ombre sur laquelle il n’y a pas de visage. Il aurait été élève de Luc-Olivier Merson. On sait qu'il fit ses débuts à la Revue Illustrée en 1895 et collabora, à la même époque, à quelques revues comme L'Assiette au Beurre, Paris-Noël, l'Image. Sa signature disparaît ensuite pour réapparaître par périodes espacées, de 1902 à 1905, de 1911 à 1917. Nous perdons sa trace en 1924 après l'illustration des Elégies de Verlaine publiées chez Messein. Vers 1900, il dessina des cartons pour vitraux pour les ateliers de Félix Gaudin, maître verrier qui avait Eugène Grasset parmi ses collaborateurs réguliers. On lui doit les projets de la verrière de Sainte Fare à Faremoutiers ainsi que des projets de vitraux pour les églises de Granville.



Ill. de Lubin de Beauvais, 1905
Ce « Conte pour Catherine Pozzi », fille du grand chirurgien Samuel Pozzi, future poétesse, alors agée de 13 ans, sera repris en 1905 dans la même revue mais illustré cette fois par Lubin de Beauvais (peintre, lithographe et dessinateur français, actif de 1892 à 1915 nous dit le Dictionnaire des illustrateurs) et sous le titre de « Rose de Noël ». Le conte ne gagnera rien à cette nouvelle illustration. Bien au contraire. Il n’est qu’à comparer la rêverie éthérée de Cahard à la plate imagerie en noir de Lubin pour se faire une idée de la supériorité onirique du premier.



Cahard, 1895
 Aux premières lueurs de l'aube, les glaces fondirent, la barque merveilleuse descendit les eaux lentes, puis disparut à un tournant du fleuve.
La librairie propose à la vente La Princesse sous verre, ICI et un catalogue d'exposition, exemplaire unique enrichi d'aquarelles originales de Cahard, ICI.

vendredi 12 août 2011

Embarquement immédiat...

Chez Coustelier, 1744.

Peut-être profitez-vous de la saison estivale pour découvrir le charme insulaire des îles bretonnes, anglo-normandes ou, pourquoi pas, du Pacifique. ? Sinon, pourquoi ne pas croiser dans l’archipel des fées en compagnie du Princes des Aigues-marines et de la Princesse de l’Isle de la nuit ?
Une première escale à l’Isle des Sauvages vous régalera de ses ragoûts humains et des boissons les accompagnant : « de grands vases pleins de sang étaient rangés de distance en distance : le vin le plus exquis, le nectar même leur eût paru moins doux que ce breuvage. »

mercredi 10 août 2011

J.-K. Huysmans La Bièvre 1890

Huysmans par J.L. Forain
La littérature sur Paris est foisonnante, pléthorique, protéiforme. Il est pourtant de simples plaquettes de quelques pages qui ont ce charme ineffable de s’immiscer dans votre esprit pour mieux se détacher de ses congénères : La Bièvre de Huysmans en est une.

jeudi 28 juillet 2011

Les Erinnyes illustrées par Frantisek Kupka

Kupka, Le Bibliomane, 1897
Prague, Collections du château de Prague

Les Erinnyes de Leconte de Lisle. Compositions de F. Kupka. Romagnol, 1908.

Charles Marie René Leconte de Lisle (1818, Ile Bourbon, [Ile de la Réunion], France – 1894 Voisins, France)
 Frantisek Kupka (1871 Opočno, Bohême orientale - 1957 Puteaux, France)

Lorsque l’éditeur Romagnol, graveur italien de son vrai nom Romagnoli, successeur de Magnier, prend contact avec le peintre tchèque Kupka pour l’illustration d’un ouvrage de haute bibliophilie, ce dernier n’est pas novice dans le domaine du livre. En effet, à la demande expresse d’Elisée Reclus en 1904, Kupka avait pris en charge l’entière iconographie de la monumentale encyclopédie historique et géographique, L’homme et la terre. (Librairie Universelle, 6 vol. in-4, 1905-1908)

mercredi 27 juillet 2011

mardi 26 juillet 2011

Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ?


La librairie propose actuellement deux modèles de cet instrument de très haute technologie adapté aux standards internationaux : le marque-page.


 

lundi 25 juillet 2011

Pourquoi « Lis Tes Ratures » ?

Pourquoi « Lis Tes Ratures » ?

Nombreuses sont les personnes qui, passant devant l’enseigne de ma boutique se disent à plus ou moins haute voix :
« Lis…tes…ratures…ah oui ! »
Les réactions et commentaires sur ce jeu de mot, enthousiastes ou consternés, ne manquent pas.
Il faut parfois un certain temps au passant-lecteur pour déchiffrer ces trois simples mots…lis…tes…ratures. Combien de fois ai-je entendu lire « lisse tès raturès » ?. Je ne les compte plus. Autant dire tout de suite qu’il n’est pas rare que ces Champollion du lèche-vitrine se détournent alors du magasin en haussant les épaules, n’ayant visiblement rien compris à ce qu’ils venaient de lire…sans doute quelque langue barbare. Du russe ou du grec peut-être, les livres ont l’air tellement anciens. Car c’est bien connu, un ouvrage qui a plus de vingt ans est forcément dans une langue morte.