Eugène Rodrigues-Henriques, plus connu
sous le pseudonyme d'Erastène Ramiro (1853-1928), avocat, bibliophile et auteur
des premiers catalogues raisonnés de l'oeuvre de Félicien Rops avait toutes les
conditions requises pour nous donner sa définition de la bibliophilie.
Cette vision, il l'offre en guise de
préface dans un livre de conte, un livre d'artiste avant l'heure : les Histoires
et aventures de Hans Christian Andersen.
Publié et illustré par Alexandre Lunois
à Paris en 1909 et d'un tirage plus que limité (146 exemplaires), cet
ouvrage, outre une traduction inédite des textes par l'épouse de Lunois, offre
une vision de ce qui pouvait se faire de plus réussi dans le domaine de
l'illustré au début du XXème siècle...mais je laisse la parole à Maître
Rodrigues-Henriques
Voici un livre de bibliophile !
Regardez-le.
Ils sont rares !
Et je m’explique.
Certes ce n’est pas que la matière
manque : depuis l’invention de l’imprimerie nulle époque ne fut plus féconde
que la nôtre en publications de luxe.
Après le XVIIIe siècle qui, tout
entier, a produit une vingtaine d’ouvrages dédiés à l’orgueil des Fermiers
Généraux, chacune des trente dernières années du dix-neuvième a vu naître
autant de volumes issus des mêmes ambitions. Le vingtième a renchéri. Il n’est
pas de petit éditeur qui n’offre à son « client » quelque in-8° à 500
Fr. la pièce. Pas de petit bourgeois qui ne se pique d’exhiber, après-dîner,
son exemplaire exceptionnel, avec« les tirages à part» ! Le livre
somptuaire se rue en phalanges serrées sur le modeste rentier comme sur le
millionnaire.
Il serait périlleux de le confondre
avec le livre de bibliophile.
Presque tous les livres illustrés des
15e, 16e et 18e siècles sont des livres de
bibliophile. La typographie de ces temps lointains, maniée par des artisans de
génie, s’adressait uniquement à une élite éclairée et difficile.
À bon droit fut-il maintes fois affirmé
que l’aurore de l’Imprimerie éclaira son apogée. Il semble improbable que
jamais apparaissent des livres supérieurs à la Chronique de Nuremberg, au
Songe de Poliphile, aux Grandes Heures d’ Antoine Verard. Mais ces perfections
de la première heure n’ont point barré la route à une haute et féconde
émulation.
Que les « emblèmes » du XVIe
siècle et les élégances du « Petit Bernard » manquent de souffle, se
rétrécissent en maigreurs maladives, ou se gonflent en bouffissures peu
solides, il n’importe.
C’était assez, pour l’art, d’avoir
secoué le Gothique en faveur d’une Renaissance, même si celle-ci fléchissait
trop tôt. L’effort était loyal, l’ambition noble, le résultat franc. Point n’en
faut plus pour honneur sauf.
Rien à dire du XVIIème siècle, resté,
en cette matière, stérile.
Mais quel feu d’artifice de Louis XV à
la Révolution !
Papiers, textes, dessins, gravures,
décorations, tout est transformé, repris en sous-œuvre, rajeuni, renouvelé,
paré de neuf, mis au goût du jour, exquis.
Une esthétique du livre imprévue
s’impose.
Des artisans doués d’un instinct
décoratif extraordinaire combinent leurs efforts pour échafauder un frontispice,
ériger un fleuron, souder un cul-de-lampe. Gravelot, Boucher, Eisen, Cochin,
Moreau le jeune, Marillier, Choffard, stimulés par des éditeurs audacieux et
avisés, adaptent généreusement des trésors d’illustration à toute une
littérature qu’ils savent enrichir, sans rien emprunter à leurs illustres
devanciers. Il serait malaisé de relever une faute technique dans les Contes
moraux de Marmontel, les Molière, les Contes de La Fontaine des Fermiers
généraux, les Fables du même avec les compositions d’Oudry, les Baisers de
Dorat, les Chansons de Laborde, et même les Métamorphoses d’Ovide traduites par
l’abbé Bannier. Tout y est sans défaut.
Paix aux soixante-dix premières années
du XIXème siècle, pour leur bonne volonté !
Après les épouvantes, les ruines et les
massacres de la Révolution et du Premier Empire, on peut s’étonner de voir
pousser sur le Romantisme les vignettistes de la Restauration et de
Louis-Philippe. Leurs bons petits bons bois naïvement épars à travers des
justifications indécises, ou leurs gravures sur acier écrasant des papiers,
fertiles en cryptogames, témoignent d’un oubli résolu des règles élémentaires
avec une saveur, un peu enfantine, non dépourvue de charme.
Même si ça et là un livre complet,
comme les Portes de fer, les Chansons populaires de la France, ou les Contes
Rémois, renoue la chaîne des grandes traditions et prépare un avenir…
L’ « Avenir » se
déchaîne à partir de 1875. C’est un torrent, une avalanche, un déluge de livres
nouveaux, qui se répandent dans le sillage des illustres bibliophiles de cette
époque fameuse. Libraires et compagnies d’amateurs rivalisent de zèle à la
recherche d’un renouveau. Une école de collectionneurs de livres contemporains
se crée, soigneusement dressée, éduquée, alimentée par quelques négociants, et
les usines de beaux livres surgissent à foison.
Dieu me garde d’en méconnaitre les
intentions excellentes, les tentatives louables et même les résultats utiles.
Là se place le point de départ de l’étonnante librairie actuelle qui, à si bon
compte, offre au public de si jolies choses. Dans quelle mesure cette librairie
« populaire » doit-elle ses progrès à la librairie de luxe ? Je
n’oserais le rechercher ? Il me plait cependant d’espérer que
l’amélioration de quelques papiers, une juste ordonnance de la décoration, le
chatoiement des couvertures se sont parfois inspirés des volumes tirés à petit
nombre…Toutefois la réciproque ne serait pas
insoutenable !...qu’importe ? Le certain, c’est que pour trois
francs, là, et même pour quatre-vingt-quinze centimes, ici,
« l’amateur » peu fortuné trouve la joie d’un livre avenant. Et cela
est un progrès admirable…
Mais cela ne suffit pas.
Au dessus des bons livres ordinaires,
propres à stimuler l’appétit du public sous une forme décente, il est
nécessaire que se dressent de vrais beaux livres, pour de vrais
bibliophiles !
N’est pas tel qui veut.
Pas de spectacle plus triste, à nos
yeux, que la vente après décès de certains « amateurs », où
reparaissent, en rangs serrés, tous les livres publiés au cours de leur
carrière. Plutôt que de risquer une omission fâcheuse : l’oubli du livre
dont la cote montera demain ! ils ont tout pris, tout avalé, tout
entassé ; exhibant, à l’occasion, le livre « dont on parle »,
cachant et reniant, au besoin, les autres ; dociles au marchand, craintifs
à la critique, esclaves de la mode, impuissants, neutres !
Ces gens généralement distingués,
spirituels, charmants, courtois, bons, ne sont pas des
« bibliophiles ». Citoyens recommandables qui font aller le
commerce ? Soit ! Mais que voilà un rôle médiocre pour celui-là qui
aurait dû commander en chef, et n’accorder une faveur difficile qu’aux œuvres
les plus parfaites. Tels que les boulevardiers dont la poignée de main trop
familière étreint également tout camarade de rencontre, leur geste banal resta
constamment ignorant des sélections voulues et nécessaires. Destinés à la haute
mission de collectionneurs de livres, ils ont réduit leur tâche à celle
de…collecteurs !
C’est tout à fait insuffisant.
Malheur à qui les imitera !
En bibliophilie, le devoir
professionnel demande de regarder, d’étudier, de juger et de choisir.
Est-ce donc si difficile !
Non ! Mais encore faut-il
essayer !
Le champ est vaste et il existe de
beaux livres en tous genres. Que l’illustration soit abondante ou brève, que le
noir ou la couleur émaillent les pages, que les marges s’étalent ou se
rétrécissent, peu importe ! Mais ce qu’il est indispensable de discerner
c’est si un volume, par quelque signe précis, échappe à la vulgarité de
l’industrie et se rallie aux choses de l’art.
De tous côtés affluent des livres sans
défauts matériels. Papier du pur fil, impressions en caractères
neufs, images abondantes adroitement habillées… ces mérites
suffisent-t-ils à constituer un objet d’art ? Non ! Créer un objet d’art
exige d’abord un artiste, dirait Monsieur de la Palisse.
Moi aussi ! Et j’aurai tout le
monde avec moi !
Mais si l’on vient à peser le mot et la
chose, les malentendus commencent. Trop de gens sont sacrés artistes, en notre
matière, qu’il faudrait ramener au rang de passables ouvriers. Artisans
consciencieux très aptes à mettre au point des livres honorablement corrects et
non à tailler le morceau brillant qu’attendent les grandes bibliothèques.
Le livre de bibliophile doit revêtir un
caractère propre, une physionomie personnelle, une allure spéciale. De la foule
des livres honorables il émergera sans effort, captivera l’œil du vrai
connaisseur comme certains types de femmes dans une compagnie élégante. Mais
oui, là aussi toutes les toilettes viennent des bons faiseurs, les pierreries
sont vraies et les manières élégantes. Combien de salons cependant
faut-il parcourir pendant la «saison » pour rencontrer une créature humaine
privilégiée, vers laquelle, instinctivement, l’homme se retournera fouetté par
une surprise de beauté ?
Point d’œuvre d’art sans beauté !
Point de beauté artistique sans les rehauts de l’originalité !
Et alors, nous conviendrons volontiers
que la confection d’un livre présente une double difficulté : l’ordonnance
des éléments matériels et le choix du décor ; une erreur de typographie le
déshonore aussi sûrement qu’une maladresse d’illustration.
Est-ce à dire que, pour équilibrer une
page estimable, vous exigiez du génie ? Tant s’en faut ! Une parcelle
d’invention suffit.
Un détail, minime en apparence,
marquera parfois une étape heureuse dans cette poursuite de l’inédit.
Le renouveau des types typographiques
si difficiles à faire évoluer entre la monotonie des formes trop vues et les
incohérences des tentatives insuffisamment étudiées, marchera toujours en tête
de ces excursions vers le progrès. Mais, aussi, l’ajustage ingénieux d’un titre
courant ou sa suppression, la place d’un numérotage, l’interlignage
opportun, la couleur des initiales, un parti pris dans les alinéas jettera
souvent dans un plat fade le condiment subtil propre à ravir les
gourmets.
Juger des illustrations comporte des
difficultés supérieures. Le maquillage des femmes n’est rien, comparé à la
tromperie dans les livres bien fait avec des matériaux médiocres. Point de
mirage plus dangereux pour le bibliophile ! Et ces livres là sont légions
qui vous guettent au coin des boutiques, coquettement habillés, ficelés, parés,
malins montrant un bout d’image comme d’autres lâches un coin de peau, clignant
de l’œil et prometteurs d’agrément.
Faut-il leur tourner le dos ?
Gardez vous en bien !
Que chacun prenne son plaisir où il
trouve ! Mais qu’il ménage son admiration.
Hé ! Oui ! La chair est
faible ! Quel homme n’a trouvé des douceurs auprès de telles personnes
sans éclat, dont le succès fut d’offrir, avec une allure bonne fille, des
charmes dépourvus de lignes académiques, opportunément ? Ainsi viennent
sournoisement les petits livres rondouillards ! Accueillez bonnement leur
bonhomie si leur allure est bonhomme ; souriez de leurs prétentions si ils
font les pédants ; et passez-en votre envie !
Mais en jouissant de votre emplette ne
faites pas le malin parce que vous auriez un « État» de plus que les camarades.
Ce feuillet témoignera peut-être que vous avez versé un supplément appréciable
dans la poche de l’éditeur, mais que vous possédiez un exemplaire
supérieur ? Non ! Ce n’est pas à l’épaisseur que se jauge la qualité
des livres. Aussi, quand vous vous serez diverti en feuilletant votre recueil
d’images, ouvrez votre meuble, et posez l’objet doucement sur l’étagère
du fond. Quant à la place d’honneur, gardez là pour des joies plus
durables et reprenez la chasse dure et passionnante du livre de
bibliophile. Ils sont rares ! Disais-je en commençant, mais encore assez
nombreux pour que l’aurore du XXe siècle en illumine une pléiade éclatante. Il
ne m’appartient pas d’en désigner des exemples. Que chacun suive son instinct.
Mais j’ai le droit d’affirmer qu’on trouvera les meilleurs parmi ceux
qu‘illustra directement la main de l’artiste. Toute reproduction, si habile
soit-elle, laisse place à un risque d’interprétation qui toujours déforme
quelque chose. Encore conviendrons-nous volontiers qu’aujourd’hui certains
maîtres du fac-similé rappellent, en les dépassant, les Demarteau et les
Bonnet. Nul n’atteignit jamais la virtuosité de Bertrand transportant sur le
cuivre des aquarelles inquiétantes de Rops, ni la précieuse exactitude des
quatre frères Beltran fixant Maurice Denis parmi les belles pages de la« Vita
Nova » ni les demies-teintes de leur père incrustant dans le bois un lavis de
Constantin Guy ? Mais cette concession faite à des talents spéciaux, nous
maintenons qu’il leur faut céder le pas à l’illustration originale. Et, là
même, il convient de signaler une élite. C’est l’ouvrage choisi, aimé, choyé,
caressé, paré, décoré, édité par illustrateur lui-même, à ses risques et
périls, loin des pressions de l’éditeur, pour sa propre joie. Voilà la fine
fleur des livres de bibliophile, parce que celui-là est essentiellement, livre
d’art ; et il est livre d’art parce qu’il est intégralement œuvre
d’artiste. Tout est là !
Peu m’importe que des professeurs y
relèvent amèrement quelque dédain des règles fondamentales ou le mépris d’un
certain« bon goût» suivant la formule ; licence techniques ou hardiesse
d’allure ne changeront rien au principe. Des détails de métier n’altèrent point
une œuvre d’art.
Aussi ai-je vu naître avec délice le
présent livre. Marchant sur les traces généreuses des Lepère, des Louis
Legrand, des Jeanniot, voici que Lunois se dévoue aux bibliophiles !
Combien nous devons faire fête à ces grands artistes, lorsque pour notre joie,
ils se mettent à l’ouvrage et renoncent, durant de long mois, aux éclats d’une
gloire déjà sûre, au charme du travail familier ! Si dur est ce travail
d’illustrateur, avec des compensations si modeste ! Bien peu, même parmi
les plus érudits amateurs de livres, soupçonnent l’effort d’imagination, la
tension d’esprit, les difficultés d’exécution, le travail manuel, les tortures
morales d’un illustrateur consciencieux. À peindre un tableau, à dessiner
une lithographie, à mordre un grand cuivre, l’artiste gagne plus en quelques
jours qu’à se courber, pendant un an sur des vignettes. Aussi lorsque que la
fierté instinctive et supérieure d’un artiste véritable le pousse un jour à
parer l’écriture et la pensée d’un écrivain favori, nul doute que le travail
aussi spontanément entrepris porte l’empreinte de cet effort désintéressé qui
marque noblement les œuvres capitales.
Et c’est pourquoi je me suis pris de si
vive sympathie pour la jolie chose qu’il m’est permis de présenter à mes frères
et amis, les vrais bibliophiles.
Ici tout commande l’attention, et si
j’obéissais à mon instinct, combien je m’attarderais volontiers à
détailler les mérites dont j’ai subi l’enchantement. Une pudeur me
retient : une crainte aiguë de mériter le reproche que j’ai adressé à tant
d’autres pour, en tous sens, en toute matière, en tout lieu de m’avoir imposé,
sous couleur de critique artistique et littéraire, leur goût leur choix et
leurs jugements. Que de fois, en admirant la science, l’érudition, le
discernement, la dialectique, la méthode, l’analyse, la synthèse, la logique
invincible de ces hommes d’élite, je les ai maudit ! En me comblant de
leur supériorité ne me privait-il pas de la plus intime joie,
celle de découvrir seul les trésors qu’ils répandaient si copieusement à mes
pieds ! C’est trop, j’en aurais peut-être négligé les neuf-dixième, et à
tort ; mais combien la chasse personnelle eu réjouit davantage les secrets
amours-propres de ma perspicacité ! Et voilà pourquoi je me fais scrupule
d’imposer à personne mes plaisirs, certain qu’un avertissement suffit à ceux
que j’avise, pour que, lancés dans le bon sentier, ils cueillent seuls et
à leur gré, les fleurs du chemin.
Qu’il me soit permis, cependant, de
signaler combien ce livre marque une étape importante dans les visions de
Lunois. Brûlé depuis dix ans par le soleil brutal de notre Afrique, le voici
qui va se rafraîchir dans les glaces de la Scandinavie, abandonnant, tout l’or
du désert Libyque ! Il lâche les mauresques et Carmen pour les
sirènes, les cigognes et les kobolds ! Andersen et son pays ont conquis
l’homme des oasis !
Soyons justes : j’imagine qu’une
complice a favorisé la capture. La compatriote de l’écrivain, qui avait
entrepris de le traduire aux côtés de Lunois, prêtait certainement au compteur
norvégien des grâces toutes spéciales. Au risque d’être indiscret je sens bien
que cette collaboration intime aida puissamment l’artiste appuyé sur son épouse
à conduire son rapport.
Aussi bien, en changeant de milieu,
Lunois a tout métamorphosé en sa manière.
Que nous voici loin de ces fameuses
lithographies aux couleurs vives ! Non seulement ils les abandonnent,
mais, par un coup d’audace, bravant toutes les traditions, il plante la tache
d’une eau forte franche au milieu d’un parterre de bois en couleurs dont il
peignit le modèle comme des ailes de papillon, et qui s’éparpillent, tout
autour, teintés par l’incision subtile de Mademoiselle Suzanne Lepère, en
délicates floraisons d’un idéal printemps. Et cela se tient aussi bellement
qu’une masse de sapins sombres surgie de neiges irisées.
Voyez encore où conduit la logique du
style : parmi le texte noir, ça et là, passent des mots brillants comme
des pierres précieuses. En même temps qu’ils égaient l’aspect de la page, ils y
soulignent l’importance du verbe où l’écrivain accentue sa pensée. Et, dans
cette littérature, dans laquelle les symboles et les mythes se croisent et se
heurtent avec des prosaïsmes de la vie et les truismes d’un bon sens narquois,
il arrive ainsi que les idées prennent corps dans une matière de même essence
esthétique.
Voilà plus qu’il n’en faut pour donner
à ce volume droit de cité parmi les meilleurs et droit d’entrée chez les plus
difficiles.
Honneur et merci à Lunois pour nous
avoir offert un aspect neuf du vrai livre de bibliophile !
Eugène Rodrigues
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