Ill. de Lubin de Beauvais |
"Je crois très franchement que votre littérature reste le plus sérieux de mes vices [..]. »
LETTRE DE HUYSMANS A LORRAIN datée de 1901
Princesses d’ivoire et de d’ivresse
Princes de nacre et de caresse
Princesses d’ambre et d’Italie
Masques dans la tapisserie
Contes de givre et de sommeil
….
Un poème inachevé ? Non. Une simple table des matières. Le petit portail ouvragé par un artisan délicat d’un jardin clos, de rêves noirs et de cauchemars enchantés. Le jardin, composé de pièces façonnées et refondues au cours d’années d’errance journalistique prend forme en 1902 sous le titre de « Princesses d’ivoire et d’ivresse ». Jean Lorrain (1855-1902) nous en a laissé la clef. Entrons.
Dans la parcelle la plus sombre, « les contes de givre et de sommeil », baignée d’une nuit perpétuelle, repose, étincelante et froide, « la princesse sous verre ». Elle avait fait son apparition le premier jour du dernier mois de 1895. Les feuilles mortes volaient alentour, poussée par le pinceau d’André Cahard. La Revue Illustrée l’accueillait en son sein. Quelques mois plus tard, en 1896, l’éditeur Taillandier en faisait une plaquette autonome, tirée à 170 exemplaires, Cahard en restant l’ornemaniste.
Ill. d'André Cahard, 1895 |
Tels les imagiers du moyen-âge, Cahard laisse une œuvre, un nom, et une ombre sur laquelle il n’y a pas de visage. Il aurait été élève de Luc-Olivier Merson. On sait qu'il fit ses débuts à la Revue Illustrée en 1895 et collabora, à la même époque, à quelques revues comme L'Assiette au Beurre, Paris-Noël, l'Image. Sa signature disparaît ensuite pour réapparaître par périodes espacées, de 1902 à 1905, de 1911 à 1917. Nous perdons sa trace en 1924 après l'illustration des Elégies de Verlaine publiées chez Messein. Vers 1900, il dessina des cartons pour vitraux pour les ateliers de Félix Gaudin, maître verrier qui avait Eugène Grasset parmi ses collaborateurs réguliers. On lui doit les projets de la verrière de Sainte Fare à Faremoutiers ainsi que des projets de vitraux pour les églises de Granville.
Ill. de Lubin de Beauvais, 1905 |
Cahard, 1895 | Aux premières lueurs de l'aube, les glaces fondirent, la barque merveilleuse descendit les eaux lentes, puis disparut à un tournant du fleuve. |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire