vendredi 30 mars 2012

Jean Richepin, La Bibliothèque

Jean Richepin par L. Cappiello


La Bibliothèque

L’hiver peu faner vos rosiers remontants,
Quand la neige serait la neige des cent ans,
O frais avrils toujours avrils, Lettres divines
Par qui même un front nu creusé d’âpres ravines
Est un parterre en fleurs, un champ lourd de moissons,
Un bois féerique plein des plus folles chansons,
Une riche cité débordante de foule,
Un océan roulant des trésors dans sa houle,
Un firmament criblé d’astres, un univers !
Sait-on quel age on a quand on lit  de beaux vers,
Qu’on étudie avec les savants et les sages ?
Ce n’est pas quarante ans ni cent, c’est tous les ages.
Ou plutôt, ce n’en est aucun ; car les instants
Y sont de tous les temps ensemble et hors du temps.
O lecture, travail, Lettres magiciennes !